Namur tient enfin son projet pour le Grognon
Ce lundi 5 décembre 2016 a été présenté à Namur le projet pour l'esplanade du Grognon – qu'il faut désormais appeler Confluence – retenu à l'issue d'un concours international organisé par la Ville sur le principe d’un marché Concept & Build. Des trois candidats au tour final, c'est l'association De Graeve – Nonet – Duchêne qui l'a emporté, faisant l'unanimité. Les auteurs de ce projet sont 3XN et BEE Architect (architectes) ainsi que JNC International (paysage), Lateral Thinking Factory, et Arcadis. Si tout va bien, les Namurois peuvent espérer voir le résultat en 2020, soit près de 50 ans après la démolition des dernières habitations présentes sur le site.
Un site, cinq projets
Les investissements FEDER se concentrent sur certaines thématiques : l’innovation et la recherche, la stratégie numérique, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME), l’économie sobre en carbone et la revitalisation des grands centres urbains. Raison pour laquelle les projets namurois (parmi lesquels l’aménagement de l’esplanade, le Port numérique, la passerelle cyclo-piétonne et l’adaptation de la circulation sur le site de la Confluence) ont été présentés aux fonds européens FEDER sous la bannière de l’innovation – Namur Innovative City Lab. L’Europe a octroyé à Namur des budgets importants pour concrétiser ces ambitions : 14 millions d’euros ont ainsi été alloués au seul site de la Confluence. 10 millions ont par ailleurs été dédiés au TRAKK, un hub créatif situé non loin et dont nous aurons l'occasion de reparler.
Sur le site de la Confluence lui-même, le permis d’urbanisme pour la passerelle et l’aménagement des voiries est attendu avant la fin de l’année. Les premiers travaux de la passerelle devraient commencer au printemps. L’ingéniosité des techniciens permettra la construction d’un grand parking sur quatre niveaux au sous-sol du site. Une demande de permis sera introduite dans les prochaines semaines.
Il restait donc à doter l’esplanade d’un projet innovant et esthétique, valorisant l’espace dégagé tout en recréant le lien entre les citoyens et leur fleuve.
Le Port numérique, qui occupera une partie de l’espace reconstruit de l’esplanade, devra être le lieu de tous les possibles, où les technologies modernes seront mises au service de la vie citoyenne et du projet de ville intelligente.
Un concours avec jury international
Pour rencontrer les attentes de Namur (qui souhaitait "un geste architectural fort, ambitieux, contemporain") et des Namurois, porter les exigences à la hauteur de l’enjeu, et assurer un regard compétent et riche sur les projets proposés, la Ville avait décidé d’organiser un concours d’architecture et de travaux sur le principe d’un marché Concept & Build, et de confier à un jury international la lourde tâche d’analyser les projets reçus et de choisir celui qui dessinera le paysage de la confluence de demain. Le jury d’une dizaine d’experts fut placé sous la présidence de Marcel Smets, ingénieur architecte et urbaniste qui fut professeur d’urbanisme à la KUL et à Harvard, et a mené, par exemple, la reconversion de la Gare de Leuven et de l’Ile de Nantes.
Lors de l’appel à candidatures, 10 candidats potentiels - associations temporaires d’architectes et d’entreprises de travaux publics - se sont manifestés. La première mission du jury fut donc de sélectionner les 5 meilleurs candidats, les plus à même de répondre aux attentes de Namur. Ces cinq candidats avaient pour mission d’élaborer un projet qui imagine le futur visage de la Confluence, comprenant :
- le Port numérique (constitué d’un espace d’accueil, d’un espace polyvalent et d’un espace horeca), bâtiment exemplaire énergétiquement et symbole de la Smart City (ville intelligente);
- et l’esplanade piétonne, ouverte vers les berges du fleuve, qui remplira aussi une triple mission : événementielle, touristique et citoyenne.
Trois des cinq candidats ont finalement répondu à l’appel. Les projets échouant à un pas de la plus haute marche du podium sont ceux de Strabag (architectes : Agence Rudy Ricciotti et Atelier d’architecture aiud) et de Eraerts - Jan De Nul – Kumpen (Architectes : Bureau d’architecture Greisch (BAG) et Bureau DPA de Dominique Perrault). Excusez du peu... Le jury a cependant trouvé ces deux projets trop discrets, regrettant qu'il ne permettaient pas de rétablir le contact direct avec le fleuve.
Qualité architecturale 'Made in Danemark'
Le projet retenu est donc celui conçu par le bureau danois 3XN, associé pour l'occasion aux architectes namurois de BEE Architect. Dans son ensemble, il crée de nombreux points de vue depuis l’esplanade et le bâtiment vers l’eau. Sa configuration permet également un contact direct avec le fleuve, grâce à sa grande terrasse aménagée à la pointe du confluent. Toute la façade « Meuse » du projet est ouverte sur le fleuve : un beau jeu de gradins invite à la redécouverte de la Meuse, de son rythme, de sa vie au gré des bateaux et des événements qui l’animent. A la pointe du Grognon, la façade du Port numérique est vitrée sur toute sa hauteur jusqu’au niveau des quais. De l’intérieur du bâtiment, cette transparence offre une vue imprenable sur le confluent et sur les quais de la ville. Au pied de cette façade, la terrasse permet de s’arrêter, le temps d’un café ou d’une conversation passionnée, face au magnifique paysage.
Côté nord, des plantations protègent le site de la circulation. Cette frontière, garante de sécurité aux abords de l’esplanade, est contrebalancée par les nombreuses connexions possibles à tous les étages pour les différents types d’usagers (piétons, vélos, PMR,...).
Enfin, une réelle mise en lumière variable au fil des saisons met en valeur le site. Des éléments ponctuels viennent compléter harmonieusement l’éclairage, sans interférer avec les mises en lumière existantes.
Selon les édiles namurois, « le projet retenu est un projet contemporain qui s’inscrit parfaitement dans le paysage. Cet espace est très convivial et rencontre les attentes de la Ville qui souhaitait un lieu de convergence et de rencontre, un lieu de convivialité et de détente en dehors des manifestations. Cet espace sera également très attractif en soirée grâce à une mise en lumière sensible avec des tonalités et des intensités variables. »