L'ère des controverses semble passée : trois projets de tours de 160 à 180 mètres sont en cours dans la capitale française : le nouveau palais de justice (Renzo Piano), les tours Duo (Jean Nouvel) et le projet Triangle (Herzog et de Meuron). Certains continuent cependant de fustiger des "bâtiments énergivores" qui pourraient "défigurer" la ville.
La Justice prend de la hauteur
Quasi terminé, le nouveau palais de justice dessiné par l'architecte de Beaubourg, Renzo Piano, sera inauguré au deuxième trimestre 2018 au sein du quartier des Batignolles (nord-ouest). Accueillant le tribunal de grande instance (TGI) et la police judiciaire transférée du fameux 36, quai des Orfèvres, il est avec ses 160 m, le plus haut édifice parisien après la tour Montparnasse, monolithe brun de 210 m construit il y a 43 ans.
Tours Duo
Pour l'architecte Jean Nouvel, « une tour est acceptée à partir du moment où on comprend que c'est un bâtiment avec une humanité. Aujourd'hui la plupart des tours sont parachutées, ce sont des parallélépipèdes clonés », dit-il à l'AFP. Mieux tolérées, car au départ dépourvues de voisins dans un quartier en pleine mutation, les tours Duo « représenteront un témoignage architectural et esthétique de leur époque ». « C'est par ce caractère », espère-t-il, « qu'elles ont une chance d'être aimées un jour à Paris ».
Surplombant boulevard périphérique et voies ferrés, ces tours asymétriques, en partie penchées « pour capter les reflets des voitures et des trains, de jour comme de nuit », accueilleront l'une 85.000 m2 de bureaux et l'autre, 30.000 m2 de commerces et un hôtel-restaurant.
Triangle
Autre tour dont le permis de construire vient d'être délivré : Triangle, dessinée par les architectes Herzog et de Meuron, avec ses 180 m de haut, a suscité l'opposition car elle était à l'origine exclusivement dévolue aux bureaux. En intégrant un hôtel quatre étoiles et un équipement culturel, le groupe immobilier Unibail-Rodamco a décroché l'avis favorable du Conseil de Paris, pour la livrer vers 2022.