Bruxelles protège son architecture moderniste. La résidence Miramar à Saint-Josse a été prévue pour accueillir les visiteurs de l'exposition universelle de 1958. Le bâtiment a donc non seulement une grande valeur architecturale, mais aussi une grande valeur symbolique pour la ville. Il a été conçu selon les principes du modernisme et utilise les matériaux typiques de cette période. C'est un témoin important d'une époque qui est désormais classé, suite à une demande en ce sens de la commune de Saint-Josse dès juillet 2020.
« Il n’y a pas que l’Art Nouveau et l’Art Déco qui méritent d’être protégés à Bruxelles. Avec ce classement, nous démontrons aussi toute l’attention que nous prêtons aux bâtiments modernistes qu’il faut protéger aujourd’hui pour pouvoir expliquer demain l’histoire de notre Région », déclare dans un communiqué Pascal Smet (One. brussels), secrétaire d’État en charge du Patrimoine.
Un peu d'histoire
Le bâtiment a été construit juste avant l'Expo 58 à proximité de la gare du Nord, un lieu de grande mobilité en raison de sa proximité avec la gare ferroviaire. La résidence était initialement prévue comme un hôtel pour l'accueil des visiteurs de l'Expo. Il s'agit d'un immeuble à appartements, complété par des espaces commerciaux au rez-de-chaussée. On doit sa réalisation à l’architecte Claude Laurens. « Elle a été réalisée dans le contexte de la création de la jonction Nord-Midi. Les différentes maisons d’habitation qui se trouvaient à l’origine sur le terrain à Saint-Josse-ten-Noode ont été démolies dans ce cadre et le terrain vague fit l’objet d’une vente publique en octobre 1956 par l’Office national pour l’achèvement de la jonction Nord-Midi », rappelle la Région bruxelloise.
Les panneaux Glasal bleus et blancs et l’agencement particulier des fenêtres confèrent à ce bâtiment un caractère ludique et coloré associé à l’architecture réalisée durant la première décennie après la Deuxième Guerre mondiale. L’utilisation de la forme en boomerang, également ludique et qui donne une certaine dynamique au bâtiment, est typique de cette période.
Le classement comprend les façades, les toitures et des espaces de circulation (le hall d’entrée, les deux cages d’escalier, les ascenseurs et les couloirs).
La Région ajoute que « la mesure de protection est destinée à mettre le bien en valeur et à en assurer la conservation. Elle ne met nullement en cause la possibilité de l’adapter pour répondre aux besoins spécifiques d’une activité commerciale. Elle doit permettre d’encourager le retour à la lisibilité du concept d’origine par la requalification du rez-de-chaussée. »