Permis d’urbanisme accordé pour une salle d’escalade unique dans la basilique de Cointe
La Région wallonne a récemment validé le permis d’urbanisme pour un projet ambitieux : transformer la basilique du Sacré-Cœur de Cointe en une salle d’escalade de 40 mètres de haut, présentée comme « la plus haute d’Europe ». Cette initiative, portée par la société Gehlen de Malmédy, inclut également un restaurant panoramique situé sur le toit de l’annexe. Toutefois, cette réalisation reste conditionnée à un accord sur la mutualisation des parkings appartenant à la Régie des bâtiments.
Un projet controversé
Depuis la vente du bâtiment par l’évêché de Liège il y a trois ans, le projet a suscité de nombreuses réactions. L’ancien lieu de culte, tombé en décrépitude, avait été cédé en raison de son inutilisation et du coût élevé de sa rénovation. Pourtant, l’idée de le transformer en salle d’escalade a provoqué des oppositions véhémentes. Lors de l’enquête publique, 541 réclamations avaient été déposées, dont 461 défavorables. Les riverains ont notamment exprimé leurs inquiétudes sur les problèmes de mobilité et de stationnement dans ce quartier résidentiel.
Une étude de mobilité commandée par la ville de Liège a permis d’identifier des solutions, mais le permis d’urbanisme reste conditionné à un accord sur l’utilisation des parkings actuels du Mémorial Interallié. Sans cet accord, le permis serait invalidé.
Une étape clé pour le promoteur
Malgré les obstacles, le groupe Gehlen voit dans cette décision un tournant positif. « Nous discutons déjà avec la Régie des bâtiments pour finaliser un accord sur la mutualisation des parkings et envisager un aménagement paysager qui valorise également l’entrée du Monument Interallié », explique Marie Boutet, porte-parole de Gehlen.
Le projet a également évolué grâce aux remarques des différents acteurs impliqués, notamment la Ville, les riverains, et les défenseurs du patrimoine. Selon le promoteur, ces échanges ont permis de peaufiner l’initiative et d’adapter son envergure.
Déception chez les riverains
Du côté des habitants, l’annonce suscite frustration et désillusion. « Le fonctionnaire-délégué a balayé tous nos arguments, qu’il s’agisse de mobilité ou de stationnement », déplore Aurore Desonnay, une riveraine. Une réunion du comité de quartier est prévue pour décider d’un éventuel recours devant le Conseil d’État, avec un délai de 60 jours pour agir.
Un projet atypique et ambitieux
Bien que les délais initialement envisagés soient largement dépassés – la fin des travaux était prévue pour décembre 2024 –, le groupe Gehlen reste déterminé. Si aucune nouvelle échéance n’a été fixée, l’ambition de créer un projet unique, intégrant sport, patrimoine et gastronomie, demeure intacte.
La transformation de la basilique de Cointe pourrait ainsi devenir un exemple innovant de réhabilitation d’un bâtiment religieux désaffecté, à condition que les derniers obstacles soient levés.
Ce projet met en lumière les défis liés à la conciliation entre ambitions architecturales, mémoire collective et préoccupations des habitants.