Projet JAAX : un immeuble d'appartements à Ixelles
L'atelier d'architecture Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit a conçu un petit immeuble d'appartements dans le quartier Brugmann à Ixelles. Revêtu d'un parement monolithique en brique, celui-ci donne une lecture particulière des réglementations de mitoyenneté.
Des contraintes urbanistiques à l’architecture
Le projet JAAX consiste en un petit immeuble d’appartements accueillant, au rez-de-chaussée, un espace polyvalent professionnel et, aux niveaux supérieurs, 3 logements privatifs, de mêmes superficies. Le sous-sol est quant à lui occupé par un parking semi-enterré. Situé à Ixelles, dans le quartier Brugmann, le projet tire parti de contraintes urbanistiques difficiles. L’étroitesse de la parcelle, présentant une largeur de 6,40 m, et les restrictions liées à la mitoyenneté, édictées par le Code Civil napoléonien, demande au concepteur une organisation des fonctions et un travail sur la volumétrie sur mesure pour produire un bâtiment qui, à la fois, régit les reculs règlementaires sur la mitoyenneté, notamment, et donne à voir une architecture avec une personnalité propre, bien au-delà de la simple application des prescriptions urbanistiques.
Une troisième façade
Le bâtiment s’implante donc sur une parcelle étroite, entre une maison de maître bruxelloise, appartenant au maître de l’ouvrage, et un centre paroissial construit très en retrait par rapport à la voirie. Ce dégagement offre l’opportunité de relire, dans ce contexte particulier, les règlementations sur la création de véritables fenêtres (ouvrantes et transparences) et de terrasses sur les façades mitoyennes. Cette troisième façade devient dès lors un des éléments-clef du projet. C’est en effet elle qui apporte une grande partie des réponses quant à l’apport de lumière naturelle dans le volume, insuffisant par ses seules façades avant et arrière. La troisième façade présente un parement de briques en partie ajouré derrière lequel se déploient les circulations verticales menant aux appartements. En partie arrière du bâtiment, elle s’ouvre largement sur les terrasses profondes des 2 premiers appartements.
Quand le matériau fait le bâtiment
Le bâtiment est constitué de béton pour sa structure, sa cage d’escaliers et d’ascenseur. Le parement des façades utilise la brique et donne à ce matériau un véritable pouvoir d’expression. Brune, sombre, choisie pour sa texture et ses dimensions, la brique rentre ici dans un travail élaboré de calepinage et d’une mise en œuvre parfaite donnant un résultat plastique, à la limite du travail artistique. La mise en œuvre de la brique, avec ses déclinaisons (joints affleurant, en retrait, appareillage en claustra,…), accentue le caractère monolithique de la volumétrie ou donne de la transparence et de la légèreté là où l’espace le requiert. Les menuiseries extérieures sont réalisées en aluminium, de teinte naturelle, et sont posées, pour la plupart et pour des raisons de définition stricte des volumes, dans le même plan que la façade. Ceci permet également d’optimiser l’espace intérieur avec de larges profondeurs de tablettes. A l’intérieur, le choix des matériaux est restreint pour des raisons de sobriété : bois pour les sols, enduit de plâtre pour les murs et céramique blanche pour les salles de bain. Enfin, un travail de préfabrication a été réalisé sur place pour les volées d’escalier, afin d’atteindre les exigences de mise en œuvre souhaitées.
Une volumétrie verticale et des duplex inversés
Les trois appartements de l’immeuble s’organisent en duplex inversés. La volumétrie est de ce fait travaillée sur la verticalité, ce qui a permis de limiter l’emprise du bâtiment dans la longueur de la parcelle et de conserver l’espace du jardin au maximum. Cette configuration permet également aux appartements de jouir de larges terrasses sur double hauteur, tandis que le logement supérieur profite de la superficie de la toiture plate comme espace extérieur.