Raté de peu : Centre Pompidou provisoire de Maubeuge (Atelier P. Hebbelinck et P. de Wit)

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A l'occasion de la première belge du film The Competition organisée le 5 novembre à Namur, Architectura ouvre une nouvelle rubrique, appelée "Raté de peu". Des architectes y présentent des projets qui les ont amenés à la deuxième place d'un concours. Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit ont choisi le Centre Pompidou provisoire de Maubeuge, en France. Un cas un peu spécial. Découvrez pourquoi en lisant cet article.

 

En quoi consistait la mission ?

La mission concerne les installations d’un Centre Pompidou décentralisé à Maubeuge. Il prend place dans la dynamique de « Maubeuge Capitale Régionale de la Culture 2015 ». Elle comprend des travaux de transformation, de rénovation et d’extension d’un arsenal Vauban (1681) en centre d’exposition d’art contemporain : salles d’exposition, ateliers, restaurant, …

 

Quels sont les points forts de votre projet ?

Les principaux points forts du projet sont de différents types. En premier lieu, citons la mise en lumière du bâtiment et de ses spécificités en terme de dimensions, de structure et de passé historique. Ensuite, la volonté d’ouvrir l’édifice et ses services vers la ville doit être soulignée. Enfin, les réponses ont été apportées à la problématique de la transformation d’un arsenal aux caractéristiques architecturales inadéquates pour y accueillir la fonction d’un centre d’exposition et ses exigences, sur près de 3000m².  Le bâtiment est un édifice militaire de 103 mètres de long sur 15 mètres de large et 15 mètres de haut. Cette très grande construction est dans un état de délabrement, au cœur de la ville. La puissance qui émane du bâtiment par ses dimensions est, entre autre, à la base des interventions architecturales, qui ont pour vocation la création de lieux sensibles dans des espaces exceptionnels. La structure a été étudiée pour créer des espaces atypiques, propres à l’essence et à la volumétrie du bâtiment. Les espaces intérieurs sont repensés pour ouvrir les volumes et accueillir de grands espaces d’exposition et d’activités. L’ancrage de ce nouvel lieu dans la ville est un autre point fort du projet. Des dispositifs architecturaux ont été mis en place pour accueillir les publics et amener le visiteur naturellement jusqu’au projet : aménagement des abords, voies d’accès, traitement des façades, revêtement de sol, …

 

Quel bureau l’a finalement emporté ? Quels étaient les points forts de leur projet ? Comprenez-vous le choix du jury ?

L’issue du concours est plus compliquée que cela. Le projet de l’atelier d’architecture Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit, en collaboration avec l’agence lilloise Hart Berteloot est choisi par le jury. Le marché est attribué à un autre candidat non lauréat. L’ensemble des équipes candidates se coalisent pour intenter un recours contre la décision politique. Celle-ci prend effet et contraint de désigner les architectes lauréats. Au début de l’année 2014, suite aux mouvements de majorités politiques en France, le doute s’installe progressivement quant à la réalisation du projet, alors que le dossier d’exécution est prêt et que les entreprises sont désignées. Au jour d’aujourd’hui, la situation reste en blocage complet bien que tout soit en place pour démarrer la construction et bien qu’aucune communication officielle n’existe pour statuer de l’abandon du projet. La situation est bien entendu incompréhensible, voire révoltante, au vu de la quantité de travail et de moyens financiers engagée dans ce projet. L’atelier, avec l’agence Hart Berteloot, s’est engagé dans la publication d’un ouvrage témoignant de cette expérience.

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