Seraing, une transformation de ville à voir

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L’aménagement du territoire sérésien, son fonctionnement socio-économique et son image ont été dictés pendant près de deux siècles par les seuls besoins de l’industrie.  L’identité et le visage de Seraing se sont ainsi confondus avec son fabuleux passé industriel, et en particulier sidérurgique, ce qui lui vaut de porter depuis de très longues années le surnom de « Cité du fer ». Le numéro 188 de la revue Architrave consacre son dossier à la renaissance de la ville, présentant notamment quelques réalisations phares comme l'Orangerie, le bâtiment Néocitta et son parc, ainsi que la Cité administrative. Nous vous présentons ici l'article introductif de cet intéressant dossier.

Le Master Plan de la Vallée sérésienne

Le début du déclin sidérurgique, avec les premières fermetures et délocalisations, annonçait de profondes mutations économiques et industrielles et ont poussé Seraing, au fil des années, à réfléchir en profondeur à son devenir urbanistique, à « penser la ville autrement ».

En 2003, l’annonce d’une fermeture progressive de la phase à chaud, avec l’arrêt  du premier haut-fourneau, a accéléré le travail de réflexion sur la reconversion urbaine, jugée nécessaire et essentielle, tant pour la ville et ses habitants  que pour l’ensemble de la communauté urbaine. 

Les études et réflexions menées avec les Sérésiens et les forces vives de toute l’agglomération liégeoise ont abouti à la délimitation d’un périmètre d’intervention prioritaire parmi les 3.600 hectares qui composent le territoire : la Vallée sérésienne.

Il s’agit de 800 hectares situés en bord de Meuse, incluant 130 ha de friches industrielles et présentant un aménagement territorial hétéroclite, dicté par deux siècles d’emprise de l’industrie.

Les autorités de la ville décident d’y concentrer toute leur attention et les moyens nécessaires afin que, progressivement, la vallée industrielle retrouve attractivité et qualité de vie.

Un diagnostic socio-économique sera suivi  d’une vaste étude urbanistique, elle aussi enrichie par une dynamique participative associant habitants et usagers du territoire. L’étude a été confiée, suite à un appel d’offres européen, à un consortium composé de plusieurs compétences pointues, architectes, urbanistes, environ­nementalistes, économistes, analystes financiers et gestionnaires de dynamique participative.

C’est Bernard Reichen, architecte-urbaniste mondialement réputé, récompensé en 2005 par le Grand Prix de l’Urbanisme français, qui prendra la tête de ce panel de compétences. 

Le Master Plan de la Vallée sérésienne redessine l’entièreté de la vallée à court, moyen et long terme (30 à 40 ans).  Il propose une série d’intentions urbaines, articulées autour d’invariants (fleuve, coulées vertes et boulevard urbain) et se décline en un plan global d’aménagement, un plan de mobilité et un plan de zones vertes, où des zones d’interventions prioritaires ont ensuite été définies.

Son objectif est de reconstruire une ville post-industrielle attractive, s’appuyant sur la nécessité de créer de nouveaux pôles économiques et de veiller à la reconversion intelligente des anciens sites industriels désaffectés. 

Il garantit la cohérence et l’harmonisation des actions de requalification ainsi que la concentration des moyens et constitue un véritable outil de négociation face à l’industrie qui se désengage comme face à des promoteurs privés.  Il offre un outil de discussion avec les entités voisines, mais aussi un outil d’aide à la décision stratégique pour les dirigeants du territoire.

Afin de veiller au respect du Master Plan et à sa bonne  mise en œuvre, une structure indépendante a ensuite, dès 2006, été mise en place : ERIGES (ERIGEr Seraing) la régie communale autonome de Seraing.  La RCA présente la particularité de pouvoir s'associer avec tout partenaire privé ou public, via la constitution de filiales et /ou la création de SEM (sociétés d'économie mixte). Ceci facilite la réalisation de projets immobiliers dans les meilleurs délais.  ERIGES est alors mandatée par la Ville de Seraing pour devenir maître d’ouvrage et bénéficier des aides octroyées à la Ville en matière de rénovation et revitalisation urbaine.

 

Des atouts et des réalisations

Pour aider à sa reconversion, Seraing peut aussi compter sur de nombreux atouts : une position stratégique en matière de voies de communication (autoroute, gare TGV, aéroport à proximité) et une mobilité repensée, la présence du fleuve, la  Meuse, et énormément d’espaces verts.  Un tiers du territoire est effectivement constitué de forêts auxquelles s’ajoutent parcs, prairies et jardins. 

La ville dispose, en outre, de nombreux terrains exceptionnellement bien situés, dont ceux laissés par le départ de l’activité passée, et peut aussi compter sur un réseau d’enseignement fort qui s’adapte aux nouveaux métiers engendrés par la reconversion.  Les associations et services offerts à la population sont spécialement bien représentés et favorisent la mise en œuvre de consultations et participations citoyennes.

Seraing peut aussi compter sur des poches économiques existantes et en fort développement.  Notamment, l’économie du recyclage et de la chimie le long de la Meuse mais aussi l’industrie du métal, avec pour ne citer que lui, le fleuron que représente CMI, qui a choisi Seraing pour l’implantation de son nouveau sièges social.  Les hautes technologies, la recherche et le développement, trouvent place au sein du Liege Science Park existant, dont l’extension de près de 30 ha supplémentaires, sur le seul territoire de Seraing, va permettre l’implantation d’une cinquantaine de nouvelles entreprises.  Des noms de renommée internationale offrent déjà un niveau visage à l’économie sérésienne, tels Eurogentec, EVS, Diagenode, etc.

 

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Source Architrave 188

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