La reconversion du Site Minier de Wallers-Arenberg (environ 15 hectares) se situe au coeur de la Communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut (France), qui en est l'initiateur et le maître d'ouvrage. Celle-ci a fait appel au bureau belge SKOPE pour à la fois réhabiliter et réaffecter un site à très haute valeur historique et patrimoniale, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, y implanter le laboratoire de recherche de l’université de Valenciennes et héberger un « Pôle Image ».
Bâtiment Léaud
Ce bâtiment de 1400 mètres carrés abrite une salle polyvalente de 450 mètres carrés, une petite salle de projection de 6 places destinée au testing, ainsi qu'un foyer et services connexes.
Au cours de la conception du projet, une grande attention a été portée au respect du site et particulièrement au caractère industriel de ce magnifique patrimoine. Afin de répondre à la demande et d’inscrire un objet architectural contemporain dans un site patrimonial, plutôt que de rechercher des similitudes avec ce qui existe au niveau de l’esthétique, les concepteurs ont veillé à respecter un processus de conception typique de l’industriel mais dans une approche contemporaine.
Ainsi au niveau des matériaux, c’est tout naturellement que le choix s’est posé sur le métal, matériau caractéristique de la production architecturale industrielle contemporaine. De cette manière, le bâtiment acquiert une esthétique industrielle entrant en résonance avec le patrimoine bâti du site.
Cependant, les concepteurs étaient autant intéressés par la notion d’objet industriel que par le concept d’objet culturel, ce qu’est le bâtiment Léaud dans sa réalité programmatique. C’est au niveau des détails de construction ou du détournement des matériaux bruts industriels que cette référence à la culture peut se dessiner. Ainsi, la façade en métal joue la transparence et laisse percevoir les volumes en arrière plan. Dès lors, la subtilité du projet est d’offrir deux niveaux de perception de l’architecture. Une architecture industrielle dans sa globalité, un objet culturel dans les détails.
Laboratoire DEVISU et halle d’essai
Le laboratoire DEVISU prévu pour le travail d’une quinzaine de chercheurs de l’université de Valenciennes a pris place dans un bâtiment existant qui abrite encore d’ancien compresseurs témoins de l’activité minière du site. La volonté de mixer ces lieux de haute technologie en préservant l’image industrielle du lieu a guidé les choix esthétique et une intervention laissant un maximum d’éléments en place.
En complément de ce laboratoire, d’autres fonctions ont été implantées : une halle d’essai permettant les tests et l’utilisation du matériel vidéo et audio de demain. Un plateau TV équipé des régies, loges... pour la réalisation de contenu et l’apprentissage des étudiants en fin de cycle.
Un parcours patrimonial a également été aménagé. Il permet la visite de tout le site sans gêner les activités de production audio- visuelle et de recherche et permet de découvrir tant le passé que sa nouvelle affectation.
Aménagement des espaces extérieurs
La proposition de l’équipe de conception s’articule autour d’un axe longitudinal Nord-Sud. L’axe est la colonne vertébrale distribuant toutes les fonctions du projet. Le choix s’inspire des flux de circulations de l’époque d’exploitation du charbonnage (rails). Ils nous offrent l’opportunité de réduire au maximum les espaces d’intervention et de se baser uniquement sur leurs fonctionnalités.
S’insérer dans le site nécessite une redéfinition complète des rapports spatiaux entre les bâtiments et les espaces extérieurs. Cette notion d’espaces extérieurs fréquentables par le public est une nouveauté (et une nécessité) par rapport à un site industriel privé qui ne s’est jamais préoccupé de l’esthétique. À cela s’ajoute le devoir de sobriété par rapport à un contexte qui se suffit à lui-même.
De par les matériaux mis en oeuvre, le mobilier sobre et l’éclairage, les espaces ainsi créés permettent de conserver un certain respect par rapport à l’architecture industrielle conservée. C’est ainsi que les cheminements, les carreaux restent dans des teintes gris-bleu, contrastant avec la brique des bâtiments. Les espaces extérieurs ont été définis afin d’être les plus fonctionnels possibles, tout en travaillant sur les détails d’assemblage des matériaux.
Un parking (de plus de 350 places à terme) a été créé dans des matériaux sobres et infitrants.