Un vadémécum pour concilier marchés publics et construction / rénovation circulaire

La région de Bruxelles-Capitale joue depuis quelques années un rôle de précurseur dans le domaine de la construction circulaire. C’est une nouvelle fois le cas avec la parution d’un ‘vadémécum à l’attention des maîtres d’ouvrages publics pour une gestion des ressources durables et circulaires’ réalisé par Bruxelles Environnement. Objectif de ce précieux vadémécum : fournir aux maîtres d’ouvrage les clés pour qu’ils puissent appliquer les principes de l’économie circulaire tant dans les projets de construction que de rénovation.

 

Des chiffres en disent plus qu’un long discours… La construction et l’exploitation des bâtiments en région de Bruxelles-Capitale représentent 98% du flux d’eau, 75% de la demande en énergie, 65% des émissions de gaz à effet de serre et 33% des déchets générés sur ce territoire ! L’urgence est donc de sortir le plus vite possible de notre modèle de production et de consommation linéaire actuel et d’adopter un modèle circulaire, plus respectueux de la planète et de ses matières premières risquant l’épuisement. Ce choix passe notamment par une nouvelle manière de concevoir et de proposer des marchés publics de rénovation et de construction.

La démarche de Bruxelles Environnement prend donc tout son sens : « Ce vadémécum est un guide que les maîtres d’ouvrages publics pourront suivre à chaque étape de leur projet et qui leur fournira non seulement une compréhension approfondie des principes généraux de l’économie circulaire dans la construction mais aussi et surtout une démarche à suivre pour effectivement intégrer ces principes dans leurs projets. »

11 thèmes x 4 points clés

Le vadémécum, divisé en deux grandes parties - la rénovation et la construction circulaire -, est structuré en 11 thèmes relatifs à l’économie circulaire dans le secteur de la construction : programmation circulaire, inventaire des ressources, maintien de l’existant, déconstruction/désassemblage, réemploi, gestion des déchets, conception réversible, choix des matériaux et produits, gestion des données, exploitation et maintenance et mise à jour des données d’inventaire.

Chaque chapitre du vadémécum reprend systématiquement quatre points clés permettant d’intégrer l’économie circulaire dans les projets publics : principes généraux du thème abordé, démarche à suivre pour l’intégrer de manière effective dans les projets, exemple(s) concret(s) de son application et ressources additionnelles auxquelles le maître d’ouvrage peut avoir recours.

Le rôle du maître d’ouvrage

Plus tôt la démarche de circularité est implémentée dans le projet et dans les collaborations nécessaires, plus la conception et la réalisation circulaire auront la possibilité d’être ouvertes, créatives et efficaces. Cette démarche doit permettre la programmation et la mise en œuvre de principes favorisant entre autres « le maintien des ressources, les circuits courts, l’économie locale, l’allongement de la durée de vie des éléments et matériaux, la réduction de production de déchets… »

Dans ce cadre, le rôle du maître d’ouvrage est capital : « Il est en effet le premier maillon d’une chaîne de responsabilités pour mettre en œuvre cette ambition et une ou plusieurs stratégies d’économie circulaire dans son projet (construire pour la longévité, le démontage, le réemploi, etc.). Il peut concrétiser ces enjeux de différentes manières. D’une part, il est possible d’optimiser la capacité de chaque bâtiment (nouveau ou existant) à répondre efficacement à l’évolution des demandes et des besoins de ses utilisateurs. Il restera ainsi utilisable, ce qui prolongera sa durée de vie et maximisera sa valeur dans le temps. D’autre part, il est possible d’optimiser la gestion de tous les flux de matériaux liés au bâtiment, afin d’éviter l’épuisement des ressources naturelles et la production de déchets, minimisant ainsi l’impact environnemental des bâtiments. »

C’est pour aider les maîtres d’ouvrage que le vadémécum cite des exemples concrets et inspirants de réalisations circulaires ainsi que de clauses à intégrer dans le cahier des charges.

L’importance du cahier des charges

On le sait, un marché public n’est pas un marché comme les autres et suit souvent un rythme différent, même si des ‘formules’ – design and build, bouwteam,… – existent pour raccourcir les délais du processus tout en garantissant qualité et résultat.

Un cahier des charges circulaire doit refléter la vision, l’ambition et la stratégie du maître d’ouvrage. Mais ce cahier des charges n’a cependant aucune utilité si les critères de sélection choisis ne permettent pas de tenir réellement compte de l’aspect circulaire lors de la sélection des offres. « Le maître d’ouvrage s’assurera donc d’une part de la cohérence entre les différents documents du dossier de consultation, et d’autre part, que le ‘marché’ soit assez mature et prêt pour les exigences demandées soient en mesure d’être réalisées », précise le vadémécum. Il devra également, pour ce faire, être soutenu par le reste de la chaîne de valeur du projet : architectes, ingénieurs, entrepreneurs, fournisseurs… Plus que jamais, une collaboration de tous les partenaires est donc requise. Et, plus tôt elle arrive dans le processus, plus elle a de chances de mener à un vrai projet de construction ou de rénovation circulaire.

Le vadémécum peut être téléchargé ici.

Pour toute question concernant ce document, contactez Anne Paduart (apaduart@leefmilieu.brussels).

 

Source: Bruxelles Environnement

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