Une ambassade passive sur l'équateur, à Kinshasa (A2M)
La première pierre de la future chancellerie belge en RDC a été posée ce 26 août 2014. Ce bâtiment constitue une première à plus d'un titre, puisqu'il abritera également les services des ambassades néerlandaises et luxembourgeoise. Par ailleurs, le bureau A2M représenté par Sebastian Moreno-Vacca, qui a conçu le projet, met en avant un BREEAM "excellent" pour cette première construction à la norme passive en Afrique centrale, sous un climat équatorial. Les travaux, prévus sur 24 mois, devraient s'achever en septembre 2016. C'est l'entreprise Willemen qui a remporté l'appel d'offres.
Bâtiment partagé et sécurisé
La nouvelle chancellerie sera érigée sur un terrain de 1,3 hectare, le long du Boulevard du 30 juin, dans un quartier principal de la capitale congolaise. Couvrant près de 5.000 mètres carrés de bureaux répartis sur quatre étages, cette ambassade est l’un des plus gros postes diplomatiques de notre pays. Le nouvel immeuble va abriter tous les services de l’ambassade, y compris ceux de la Coopération technique belge. Outre les Belges, les diplomates Néerlandais et Luxembourgeois disposeront également d’un espace dans le bâtiment.
Une chancellerie implique un grand nombre de services et des activités très variées. A cette disparité d’usages s’ajoutent des questions de sécurité qui contraignent l’accès aux différents services abrités par le bâtiment. Le fonctionnement d’une chancellerie repose sur les relations entre l’extérieur et l’intérieur. Il s'agit d'intégrer la contrainte de la sécurité dans la conception du bâtiment tout en offrant une image d’ouverture vers l’extérieur.
Ouverture
L’implantation du bâtiment, proche des axes de circulation (au croisement de l’avenue Libération - ex-24 Novembre - et du Boulevard du 30 juin), est cohérente avec son statut. Sa position sur le terrain (qui appartenait à la SABENA et à SN Brussels airlines) sépare l’espace entre cette partie proche de la rue et tournée vers l’accueil, vers l’extérieur, de la partie tournée vers le parc, plus “intérieure”. Abritant des espaces sécurisés, l’ambassade est d’abord un bâtiment exprimant l’ouverture, le dialogue, la diplomatie. Reprenant le tracé des axes de circulation, le volume est traversé perpendiculairement et évidé. Ces percements permettent de distinguer des entrées de statut différent et de répartir les fonctions que regroupe l’ambassade. La simplicité de départ permet par de simples variations, décaler les niveaux des entrées, orienter les façades du bâtiment selon des usages précis, altérer la régularité de la forme en faisant avancer et en rehaussant légèrement un angle, d’inscrire dans le tissu urbain, un bâtiment remarquable, assumant son caractère prestigieux tout en s’ouvrant aux usagers.
Des techniques passives pour lutter contre la chaleur
Les concepts techniques proposés tiennent compte des éléments particuliers du Congo tels que les conditions climatiques, les conditions d’alimentation locale en énergie et les risques de coupure et les possibilités d’approvisionnement en matériel d’installation et d’entretien. Une des priorités de l'architecte dans l’élaboration de ce projet est de concevoir des installations simples, facile d’utilisation et d’entretien. Une attention particulière a également été apportée au confort des occupants et aux coûts d’utilisation des installations techniques.
Ainsi, l'optimisation des consommations énergétiques est assurée par :
- La gestion de l’ensoleillement par des protections solaires fixes (sans entretien) qui limitent les besoins en froid du bâtiment (cause d’un grosse partie des consommations électriques de celui-ci)
- La limitation des besoins en favorisant l’éclairage naturel des locaux et diminuant également les consommations des équipements (lampes LED, appareils sanitaires, etc..)
- L’utilisation d’équipements performants (appareils d’éclairage, ventilateurs , etc….) ;
- Les dispositifs de récupération d’énergie (échangeur sur les groupes de ventilation, …)
- Les commandes automatiques qui arrêtent les installations des différents locaux (bureaux, sanitaire, etc…) en cas d’inoccupation ;
- Les systèmes de dimming automatique de l’éclairage dans les périodes où l’éclairement naturel suffit ;
- Les systèmes de récupération d’énergie (thermiques, , …) et d’eau de pluie.