Une bergerie pour redéployer la biodiversité gaumaise

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Une fois n’est pas coutume, nous ne parlerons pas ici de la réhabilitation d’un immeuble dans la capitale, de la construction d’un ensemble de bureaux ou d’un projet novateur répondant parfaitement aux principes de la construction circulaire. Focus sur une bergerie, construite à la demande de Natagora à Fratin (Etalle), au centre de son réseau de réserves naturelles en Gaume.

Ce bâtiment est une grande première pour Natagora. L’objectif est de gérer durablement, en partenariat avec des agriculteurs locaux, près de 200 ha de terrains abritant une faune et une flore remarquables et de très grande valeur patrimoniale.

Faire cohabiter agriculture traditionnelle et patrimoine naturel

"Les milieux sensibles qui vont être pâturés par nos moutons sont liés aux pratiques agropastorales traditionnelles", explique-t-on chez Natagora. "Ouverts par l'homme il y a des siècles pour y faire paître leurs bêtes ou produire du foin, ils accueillent de très nombreuses espèces de plantes à fleurs typiques, souvent rares. Celles-ci favorisent à leur tour une grande diversité d'insectes dont l'abondance attire autant d'espèces qui s'en nourrissent. Ces milieux sont cependant menacés. Ils sont abandonnés et s’enfrichent lorsqu’ils sont trop difficiles à valoriser agronomiquement. Ou ils sont mis à mal par le labour, la fertilisation, les pesticides… lorsqu’existe un potentiel agronomique. Les moutons rustiques sont à même de se satisfaire de ces pâturages et de ces foins somme toute frugaux. Ces races sont aussi menacées et pourtant tellement mieux adaptées à une agriculture durable."

Une bergerie et un hangar

Pour abriter ces moutons, mais également le matériel agricole, Natagora a souhaité construire une bergerie doublée d’un hangar. Le marché public, ouvert en 2016, a été remporté par Fabienne Hausmann, une architecte d’Ambly (Nassogne) s'y connaissant très bien en élevage (moutons, bovins, chevaux…).

La construction des bâtiments est bien avancée La bergerie à ossature bois (environ 15 x 30 m) est surmontée d’une faîtière ventilée surélevée parcourue par un bandeau central translucide continu. Un couloir d’alimentation central traverse les loges des moutons. Pour la couverture, on a utilisé des plaques de fibrociment ondulées gris foncé. La partie supérieure du bâtiment est composée de panneaux transparents en plexiglas, la partie inférieure est un bardage en douglas posé à claire-voie. Le bâtiment dispose également d’une citerne d’eau de pluie pour distribuer l’eau aux abreuvoirs. Fabienne Hausmann précise : "Un système de chauffage et de mise en circulation de l'eau sera nécessaire en période de gel."

Le hangar attenant, légèrement plus haut que la bergerie et s'ouvrant largement sur celle-ci, possède une structure métallique (18 x 30 m) et est également pourvu d’un bandeau central translucide. Le sol est une simple dalle de béton armé lissé. Un côté du hangar est réservé aux machines et au matériel agricoles, l’autre est destiné au stockage de foin et de la paille.

Simple, mais confortable et durable

"Pour le confort des ovins et du berger, la bergerie a été bien éclairée - grâce aux ouvertures continues en frises et aux lanterneaux continus en haut des versants de toitures - et bien ventilée grâce à la pose ajourée du bardage," explique Fabienne Hausmann. "Le bois est omniprésent tant en structure qu'en bardage, ce qui apporte la chaleur tant visuelle que de contact. Le bâtiment est alimenté en électricité et il est prévu d'implanter des panneaux solaires photovoltaïques sur le versant sud." 

"Les volumes sont simples, les structures polyvalentes par leurs grandes portées sans prise d'appui intermédiaire", continue l'architecte. "Les fondations et les ossatures des volumes sont réalisés en matériaux durables. Les planches de bardage sont en bois local, non traité. Elles sont vissées et tout à fait adaptables et recyclables. Toutefois, pour une question de budget, les matériaux de couverture de toiture sont de type courant pour ce type de réalisation. Compte tenu des surfaces à couvrir, des tuiles de terre cuite, des ardoises naturelles ou des bardeaux de bois auraient nécessité un surcoût important."

Laissons la conclusion à Xavier Janssens, de Natagora : "En plus d'une gestion plus efficace des réserves naturelles de la région, si le projet évolue bien et que la fonctionnalité du bâtiment se confirme, nous espérons pouvoir y développer dans le futur de nouvelles activités socio-économiques, durables et bénéfiques pour la commune et sa biodiversité, comme par exemple le développement du verger, des produits de la laine, ou encore un espace d'accueil et de sensibilisation." 

On attend en tout cas les premiers ‘résidents’ d'ici quelques semaines (printemps 2019) et, à terme, ce seront environ 150 brebis qui habiteront les lieux.

Source Natagora

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