Structure porteuse faite de poteaux-poutres en béton, murs en terre crue (pisé), premier étage recouvert de feuilles d'inox bosselé, le Groupe Scolaire Myriam Makeba de Nanterre, conçu par le bureau TOA Architectes associés, sort de l'ordinaire. Il est rapidement devenu un vrai prototype, démontrant le possible recours à la terre crue en situation urbaine dense. Portrait d'une école architecturalement pas comme les autres, pour terminer en beauté ce mois de rentrée scolaire...
Livré en août dernier, ce bâtiment comportant 15 classes maternelles et élémentaires se situe au cœur d’un environnement bâti dense et vertical, entre le mont Valérien et la Seine. Le bureau TOA a donc décidé de faire preuve d'originalité pour séduire la Ville de Nanterre, maître d'ouvrage du projet. Comme le résument les architectes : « Ancré au sol par son fondement en terre crue, suspendu au ciel par l’immatérialité de sa vêture inox, le groupe scolaire Miriam Makeba se fond dans l’horizontalité du paysage. »
Les avantages de la terre crue
Pour cette conception particulière, TOA s'est associé à CRAterre, le Centre international de la construction en terre, et a choisi la technique du pisé. Les murs du bâtiment, d'une épaisseur de 30 à 40 cm, sont donc constitués de terre crue locale (produite à moins de 100 km du chantier), tassée par strates entre deux planches. Cette terre crue a de nombreux avantages. Le premier est de ne pas consommer d'énergie pour une quelconque transformation ou cuission. Le second est de réguler parfaitement l'hygrométrie dans les espaces intérieurs. Sa porisité lui permet également d'être un excellent isolant acoustique, ce qui n'est pas négligeable dans un bâtiment scolaire. Enfin, l'inertie de la terre crue garantit fraîcheur en été et chaleur en hiver.
Les contratste du béton et de l'inox
« En associant terre crue et inox, la matérialité de l’édifice relie modernité et tradition en réponse aux enjeux écologique contemporains », expliquent les architectes. Quant au béton, outre son rôle d'assurer la stabilité du bâtiment, il l'isole également des infiltrations d'eau venant tant du haut (pluies) que du bas (humidité ascensionnelle à travers les murs en pisé). Les architectes ont également voulu, en choisissant le béton et l'inox, jouer sur le contraste entre la rugosité du premier et l'aspect lisse et réfléchissant du second. Le rendu est surprenant, sur ce bâtiment d'un peu plus de 4 000 m2 en pleine zone urbaine.