PermaFungi, une coopérative à finalité sociale, se lance dans la production de myco-matériaux obtenus à partir de déchets organiques transformés par l'action naturelle du mycélium.
Permafungi est une entreprise bruxelloise qui s’est spécialisée depuis plusieurs années dans les pleurotes, à base de marc de café. Désormais, elle se lance dans la production de panneaux isolants. Concrètement, du mycélium (partie sous-terraine du champignon) est mélangé avec du marc de café et laissé au repos dans des sacs. Au bout de quinze jours, des pleurotes apparaissent et peuvent être cueillis. Le terreau restant va être remélangé avec du mycélium puis séché et cela donnera une substance rigide qui ressemble à du plastique. Cette nouvelle matière est appelée mycomatériaux.
Outre la fabrication d’isolant, la société bruxelloise a également conçu et vendu 400 luminaires en mycomatériaux. “L’objectif est de remplacer les matériaux polluants dans le secteur de la construction et du packaging. Il peut le faire parce qu’il a des caractéristiques techniques tout à fait intéressantes en termes d’isolation thermique, acoustique et en termes de biodégradabilité”, confie Julien Jaquet, directeur général de PermaFungi.
Ces nouveaux matériaux pourront servir soit d'isolants, soit d'emballages, afin de concurrencer le plastique, sachant que la construction et l'emballage représentent 52 % de la consommation mondiale de plastique. D'autres applications, comme les cercueils et urnes funéraires, sont par ailleurs envisagées.
Dans le but d'accélérer le développement de ces matériaux innovants, la coopérative à finalité sociale vient de signer une convention avec l'Union européenne pour une subvention de deux millions d'euros. Ce subside s'inscrit dans la volonté de la Commission européenne de rendre les travaux de rénovation énergétique obligatoires d'ici à 2030 dans tous les États membres.
Plus en détails, la subvention va couvrir 60 % du montant de l'installation d'une chaîne de production d'une capacité de 5 tonnes de myco-matériaux par mois, à partir de 6,25 tonnes de déchets organiques.