L’ingénieur civil architecte Xavier Michels a réalisé l’extension d’une maison mitoyenne « art Déco » située dans une rue secondaire de la ville d’Andenne. Les espaces créés constituent l’extension de l’habitation, toutefois, ce bâtiment peut exister en toute indépendance vis-à-vis de l’habitation. Outre les locaux privatifs abritant entre autres un atelier de couture, les lieux sont actuellement mis à disposition d’un atelier d’architecture.
Noir et zinc
Le profil volumétrique du projet suit parfaitement le profil des constructions voisines. Les façades sont composées pour l’essentiel d’une maçonnerie de teinte brun-noir, de châssis noirs et de matériaux zingués de ton clair. La façade à rue est rythmée verticalement par des bandeaux d’une hauteur de trois briques, positionnés à mi-hauteur des fenêtres et maintenus par des aciers galvanisés formés de U couchés. Au niveau de l’entrée, les bandeaux se marquent par un retrait de maçonnerie. Les espaces principaux se devinent par une proéminence du plan de maçonnerie. En toiture, la baie carrée de la mansarde est entourée d’un revêtement zinc. En façade jardin, les baies principales sont encadrées par un portique couvert de zinc naturel qui les protège du rayonnement solaire direct. La terrasse est réalisée en acier galvanisé dont le planchéiage s’accorde avec l’encadrement zinc des baies et avec l’agencement des poteaux du garde-corps.
Ombre et lumière
Le plan du bâtiment est agencé de manière classique avec des espaces principaux superposés et desservis par une cage d’escalier latérale intégrant les locaux de services. La cage d’escalier est organisée en demi-niveaux. Cette conception permet d’y créer des jeux d’ombres et de pénombres, de s’ajuster au terrain naturel situé en contrebas de la voirie, et encore d’aménager trois niveaux dans la partie arrière du bâtiment. Ce lieu est constamment baigné de lumière naturelle grâce à une ouverture zénithale ou encore grâce à l’imposte vitrée d’un local de service. La dalle de palier du dernier niveau est très légèrement écartée du mur de la façade rue et laisse glisser une lumière naturelle tamisée sur les murs dont les plafonnages sont maintenus blancs. Les planchers d’une épaisseur totale de seize centimètres, sont composés de dalles béton coulées sur place. Les sous-faces des dalles montrent sur le béton le dessin régulier des panneaux lisses de coffrage. Les faces supérieures des dalles lissées à l’hélicoptère présentent un aspect tacheté clair. Le rayonnement solaire réfléchi sur ces surfaces polies apporte en profondeur une luminosité diffuse. La gaine technique implantée au niveau de la cage d’escalier centralise tous les fluides. Un éclairage artificiel vertical intégré au caisson masquant les tuyauteries, illumine de manière indirecte la circulation verticale sur toute sa hauteur. D’un point de vue énergétique, le bâtiment adopte l’ensemble des critères d’une construction neuve, alors que le projet est considéré administrativement comme l’extension d’une habitation existante.