Webinaire ‘The architectural world tour’ : ACO rapproche des architectes discutant de l’avenir de la construction et de l’architecture

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Les secteurs de la construction et de l’architecture sont confrontés à un défi majeur. Tant l’utilisation des ressources naturelles que la façon dont nous construisons exigent une approche alternative et réfléchie, que ce soit au niveau local ou mondial. Nous devons nous efforcer de mettre en place une architecture flexible qui rapproche, réagit aux conditions extrêmes et s’adapte à la fois aux pertes et à la croissance. Dans ce contexte, ACO a posé une question essentielle lors du webinaire ‘The architectural world tour’ : « Comment vivrons-nous à l’avenir ? » Sur la base de projets architecturaux pionniers en Europe et en Amérique, ACO est parti à la recherche de réponses à cette question préoccupante.

Avec son bureau EFFEKT, Sinus Lynge cherche à comprendre comment l’architecture influence le monde. C’est pourquoi ils ont étendu leur champ d’action bien au-delà de l’aspect ‘conception’ de l’architecture. En s’appuyant sur l’étude ‘The great acceleration’, ils ont établi un lien entre les grandes tendances socio-économiques et l’impact écologique de celles-ci sur la planète. C’est le cas par exemple du rapport entre population mondiale et consommation d’énergie. Toutes ces relations, mesurées, se situent désormais dans un pic : la ‘grande accélération’. « Nous sommes la première génération à pouvoir percevoir cela à l’aide de chiffres mais aussi la dernière à pouvoir agir », explique Sinus Lynge. « Pour y parvenir, nous consacrons beaucoup d’efforts à la recherche et au développement. Nous posons par exemple de nouvelles questions sur la façon dont nous devons habiter notre planète. » L’architecte le démontre à travers quelques-uns des projets de son bureau.

EFFEKT a notamment étudié comment bâtir une communauté autour de la production de nourriture, sous le principe de ‘la nourriture en tant que service’. À cette fin, les concepteurs d’EFFEKT ont mis en place des communautés autosuffisantes. Ils ont ensuite étudié la manière dont une communauté peut se mettre en place autour de la production de nourriture et d’énergie. La connexion avec le paysage est ici le principal moteur d’un nouveau mode de vie. Ce projet a conduit à la question suivante : pouvons-nous également appliquer cette méthode dans un contexte urbain ? En collaboration avec Ikea, EFFEKT a mené des recherches qui ont abouti à la création d’une structure circulaire en bois pouvant être utilisée de multiples façons dans un projet d’habitat groupé. Le résultat est un projet intimiste et sécurisé, qui s’inscrit dans un contexte urbain plus large.


De l’ego à l’éco

Pour terminer, EFFEKT s’est posé la question de savoir si le développement urbain et la restauration écologique pouvaient aller de pair. Le bureau a appliqué ce concept dans un projet situé à Middelfart, dans lequel les gens vivent au plus près de la nature, avec une empreinte écologique beaucoup plus faible. Le bureau y a conçu des habitations sous une forme particulière : une dizaine de petites grappes de maisons, disposées de telle manière qu’une forêt puisse pousser en leur centre. Ce fut l’occasion de mettre en place un habitat groupé et des jardins respectant les saisons.

Tout cela a abouti au projet ‘Ego to eco’ exposé à la Biennale de Venise. « Nous devons changer notre perspective », explique Sinus Lynge. « L’homme fait partie de la nature, il ne lui est pas supérieur. Les villes sont des éléments d’écosystèmes plus vastes et les bâtiments font partie des cycles de ressources. Ce n’est qu’en pensant de cette manière que l’on peut développer une nouvelle perspective à propos des bâtiments et des matériaux. C’est une nouvelle façon de penser, et pas seulement de construire », a conclu l’architecte.
 

Le bois dans le contexte urbain

Nader Tehrani (NADAAA) partage ce point de vue. Son focus se porte quant à lui sur les matériaux et plus précisément sur le bois et l’impact de ce dernier sur l’architecture. Il s’est penché sur les anciennes traditions et sur la manière dont nous pouvons nous en inspirer dans une période parsemée d’obstacles tels que le changement climatique.

Dans ses projets, Tehrani ne considère plus le bois comme un détail mais bien comme un tout. L’architecture est un ‘mobilier en soi’. À l’aide de nombreux exemples, il a montré comment le bois peut être utilisé de manière structurée dans un bâtiment. Il a cité également ‘Veneta Porta Lignea’, le projet présenté par NADAAA à la Biennale de Venise. Il s’agit d’une structure qui respecte la logique du bois dans un contexte urbain. L’installation est une réponse à la question : comment peut-on construire une porte entière à partir d’un seul panneau CLT ? L’accent a été mis sur l’optimisation : le bois laminé a été découpé sans déchets et ronéotypé. Il sert à la fois de base, de fût et de linteau. Le projet est à découvrir ici.
 

L’équilibre ultime

ACO a également mis en lumière un autre projet remarquable lors de ce webinaire : le site de Rimac Campus Automobili en Croatie. Le producteur d’hypercars et de vélos électriques a pris ses quartiers sur un site innovant en pleine nature, situé juste à l’extérieur du centre-ville de Zagreb. Outre le centre de recherche et développement, le site abrite également une piste d’essai, une salle d’exposition et un musée. L’entreprise est ouverte à tous et accorde une grande importance à la formation et au bien-être de ses employés. On y trouve des salles de jeux, des installations sportives, une école maternelle et même des animaux de ferme. « Ici, l’architecture va bien au-delà des bâtiments. Le site traduit bien la philosophie de l’entreprise, se nourrit d’énergie renouvelable et est centré sur ses utilisateurs. L’architecture, la technologie, le paysage et la durabilité forment un parfait équilibre », explique Marko Dabrovic, du Studio 3LHD.
 

Zoom sur la nature

Pour le conférencier Manal Rachdi (OXO Architectes), ‘l’avenir de l’architecture, c’est la nature’. Son bureau s’efforce en permanence de trouver un équilibre parfait entre l’architecture et la nature. Les architectes intègrent subtilement l’architecture circulaire dans le tissu urbain, développant ainsi un nouvel écosystème. Quelques exemples : le lycée Jean Moulin (Revin), dont les bâtiments sont entièrement en bois, Mille Arbres, un écosystème vivant au centre de Paris ou Ecotone, un autre paysage vivant dont l’économie repose sur l’énergie durable. Dans tous ces projets, l’architecture se cache dans la nature, créant ainsi une superbe connexion entre le paysage et la ville. Manal Rachdi a également présenté le NFT Museum, réalisé pour Urbandrone, une véritable pièce maîtresse en matière d’innovation. Dans ce musée paysager numérique, on peut, à l’aide de la réalité virtuelle, découvrir des expositions artistiques sur une paroi rocheuse. Un décor urbain en pleine nature, où de précédents projets ont introduit des éléments naturels dans un contexte urbain.

 

Via ce lien, regardez le webinaire beyond.aco|architectureacrosscontinents dans son entièreté.

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