Façades architectoniques : harmonie esthétique et excellence technique

Après avoir démarré les travaux à l'automne 2021, l'équipe de BPC Group a achevé début 2024 la rénovation lourde de ce bâtiment de neuf étages, dont trois nouveaux étages supérieurs et quatre en sous-sol. Au total, 13 791 m² d'espaces de bureaux, 465 m² d'espaces commerciaux et 670 m² de terrasse (terrasse en toiture + cour intérieure). Les espaces de bureaux sont conçus comme des lieux de rencontre entièrement adaptés aux nouvelles méthodes de travail. Les utilisateurs peuvent compter sur des espaces flexibles et modulaires qui peuvent être entièrement reconfigurés. L'objectif principal des nouvelles interventions était de créer une cohérence et de restaurer le prestige d'un ensemble architectural qui avait été gravement endommagé par de multiples transformations. Les plateaux de bureaux ont été conçus pour répondre aux exigences contemporaines en termes d'efficacité d'utilisation, de divisibilité, de flexibilité et de modularité. 

Complexe haut de gamme 

Le projet Chancellerie se présente donc comme un immeuble de bureaux où le bien-être des travailleurs est au centre des préoccupations. Le bâtiment a été transformé en un complexe haut de gamme unique avec des espaces extérieurs et des services exclusifs. Il est également équipé des dernières technologies en matière de qualité de l'air, de confort thermique, d'éclairage et d'acoustique et offre des espaces verts à tous ses utilisateurs. Le bâtiment offre également toute une gamme d'équipements pour le bien-être et le confort des entreprises : un restaurant gastronomique, une cafétéria, un espace de coworking, un salon privé avec service de conciergerie et un bar pour les afterworks. En sous-sol, on trouve des parkings avec des bornes de recharge pour les véhicules électriques. La cerise sur le gâteau est le jardin urbain dans la cour intérieure et une magnifique terrasse sur le toit qui est également accessible au public, comme un véritable balcon avec vue sur la ville. L'équipe d'encadrement de BPC Group – huit personnes au total – a mis tout en œuvre pour mener à bien ce projet particulier, qui vise également les certifications BREEAM Excellent et WELL. 

Les façades les plus anciennes ont été conservées et rénovées. Toutes les autres façades – à l'exception de l'ensemble de la nouvelle superstructure anodisée de trois étages – ont été remplacées et reconstruites en béton architectonique d'une couleur similaire à celle de la façade historique, afin de souligner discrètement leur modernité. Mais en même temps, sans être écrasante, l'intention est aussi de dialoguer avec la verticalité gothique de la Cathédrale des Saints Michel et Gudule. Le hall d'entrée s'ouvre sur la prestigieuse cathédrale d'une part et mène à une mezzanine à l'intérieur d'autre part. Cela crée une relation particulière entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment. L'arc de la façade, qui suit ce tracé, s'ouvre progressivement sur la vue vers la cathédrale. 

Points d'interrogation techniques 

L'équipe de BPC Group était responsable de la démolition, des travaux de stabilité, de la finition et des techniques spéciales. Un véritable défi technique, au cours duquel toutes les façades ont dû être démontées, bien que certaines d'entre elles faisaient office de murs de soutènement. Les deux anciennes façades datant de 1919, situées la rue des Colonies et rue de la Chancellerie, ont été conservées et rénovées, tandis que les façades situées dans la rue des Paroissiens ont été remplacées. « Nous avons été confrontés à un projet complexe avec des exigences esthétiques élevées », explique Sarah Franssen, ingénieur de chantier pour le groupe BPC. » D'un point de vue esthétique, les demandes étaient très claires, mais l'exécution technique des façades architectoniques était moins détaillée. Nous nous sommes donc associés à Decomo pour la production, à Fixinox pour les fixations et à Straming pour la pose. En tant qu'entrepreneur général, le groupe BPC était responsable de la coordination de cette équipe. L'expertise commune a permis de trouver le bon mode opératoire pour la fixation des éléments de la façade. Peu à peu, en tant qu'entrepreneur, nous avons réalisé à quel point cela pouvait devenir complexe. Nous sommes donc très heureux d'avoir choisi d'impliquer des experts, tels que Decomo, Fixinox et Straming, dans ce processus. 

Des éléments PI comme solution 

« Dans ce projet, nous avons principalement fourni des éléments verticaux (colonnes) et horizontaux (poutres) », précise Patrick Smessaert, ingénieur de projet pour le compte de Decomo. « Ce qui a été judicieux dans le projet, c'est finalement l'idée de les combiner en éléments PI, ce qui a permis de fabriquer, de manipuler et de placer trois éléments en un sur la structure métallique sous-jacente, pourvue de consoles en acier. Il était difficile de suspendre des éléments avec cette structure, et au niveau du sol, des contraintes telles que des massifs souterrains et des trottoirs en pente ne permettaient pas d'empiler les éléments de la façade. Par contre, la présence des poutres, en sections relativement grandes, a permis au béton de « coopérer » à la suspension des façades. Nous avons d'ailleurs appliqué le même principe aux éléments courbes, c'est-à-dire en PI et empilés. Ensemble, nous avons ainsi trouvé une solution réalisable tant au niveau de la production à l'usine que du montage sur le chantier. »  

Par ailleurs, Decomo a fourni un certain nombre d'éléments de couverture, de plinthes, de panneaux de façade plats, de seuils et même de terrasses, mais ces éléments ne sont pas aussi emblématiques que les colonnes, les poutres et les éléments PI. « L'une des particularités du projet est qu'il combine quatre types de façades différentes dans un même bâtiment », explique Sarah Franssen. « Cette variété de techniques signifie que la façade contient un grand nombre de détails par rapport à la taille du projet. Autre particularité, les châssis qui étaient à l'origine fixes ont été modifiés et peuvent désormais s'ouvrir, malgré leur hauteur. Pour ce faire, nous avons d'abord dû réaliser des tests en laboratoire afin de garantir leur étanchéité à l'eau et à l'air ainsi que leur durabilité. Ces tests, réalisés dans différentes configurations, n'ont pas toujours été immédiatement concluants, ce qui a encore compliqué la planification. C'est dire la complexité de ce projet à plusieurs niveaux. » 

Pour harmoniser l'ancien et le nouveau, l'architecte s'est mis en quête d'une couleur pour le béton architectonique qui soit proche de celle des anciennes façades. Sarah Franssen : « La couleur du béton architectonique a été choisie parmi un grand nombre d'échantillons. L'architecte a pris son temps pour trouver la bonne couleur et cela a donné d'excellents résultats. Les formes et les lignes montrent également que les façades architectoniques suivent les anciennes façades. Le travail de détail était également très important, ce qui est clairement visible dans la corniche continue entre l'ancien et le nouveau. »  

La confiance comme fondement 

Une bonne communication et une confiance mutuelle entre toutes les parties sont indispensables dans des projets aussi complexes, où les solutions sont élaborées jusque dans les moindres détails. Sarah Franssen : « La communication a sans aucun doute été la clé du succès. Par exemple, pour l'entrepreneur général, il serait plus pratique d'avoir les éléments 1, 6 et 8 sur le chantier en même temps, alors que pour Decomo, il serait beaucoup plus logique de produire les éléments 1, 2, 3 et 4 en même temps, car cela peut se faire avec le même coffrage. Nous avons tenu compte de cette logique et nous nous sommes adaptés au chantier. Tout le monde a tenu compte des autres. » 

Patrick est du même avis : « Une telle confiance entre les partenaires n'est pas toujours au rendez-vous, il faut donc vraiment la souligner. Nous avons toujours recherché la solution la plus pratique pour toutes les parties, indépendamment des implications financières ou de calendrier. Il était par ailleurs important que nous trouvions un modèle répétitif viable pour la production. Pour Decomo, il s'agit d'un projet merveilleux, avec un degré de difficulté élevé. Nous apprécions les projets de ce type, mais il demeure malgré tout important de surveiller le rendement dans notre hall de production. Et cet aspect a été très bien pris en compte par les autres parties. À chaque obstacle, chacun a cherché une solution de manière constructive. Et cela se voit également dans le magnifique résultat final. » (NRO)