L’importance de la nature ‘entre quatre murs’

En tant qu’architecte de jardin, Benoît Pelleriaux s’est depuis longtemps spécialisé dans tout ce qui touche à la nature. Lentement mais sûrement, son métier a évolué : au lieu de se concentrer exclusivement sur les jardins extérieurs, il a commencé à répondre à la demande de davantage de nature et de verdure ‘entre quatre murs’, notamment dans les bureaux.

Une conception biophilique

Le mot-clé qui apparaît de plus en plus fréquemment dans ce contexte est ‘conception biophilique’. Pour Benoît Pelleriaux, « les gens se rendent compte qu’en 2021, ils passeront plus de temps à l’intérieur qu’à l’extérieur. Cette évolution a une influence négative importante sur leur bien-être mental. Amener des végétaux et de la nature à l’intérieur a non seulement un impact d’un point de vue décoratif et visuel, mais contribue également à générer le calme et un sentiment de bien-être. »

Selon Benoît Pelleriaux, on ne parle pas ici seulement de végétation vivante : « Les solutions non naturelles, telles que la végétation artificielle ou stabilisée, garantissent également un sentiment accru de bien-être. Bien sûr, il est préférable de vivre en pleine nature - nous sommes tous des jardiniers passionnés par cette nature - mais même un poster représentant une forêt ou un tapis vert peuvent avoir un impact sur notre état d’esprit. Et il ne sert à rien de planter des végétaux vivants dans des lieux où ils vont de toute façon se faner. »

La différence entre la cave et les étages

L’effet des plantations d’intérieur se manifeste de diverses façons, souvent invisibles. « Les racines de certaines plantes, par exemple, peuvent extraire certains gaz nocifs émis par les photocopieuses », explique Benoît Pelleriaux. « Des études scientifiques montrent également que les plantes favorisent la créativité, ce qui est important tant dans les bureaux que dans les classes. Les personnes qui évoluent dans un intérieur agréable, dans lequel elles se sentent bien, bénéficieront d’une meilleure productivité. C’est une différence identique à celle qui existe entre travailler dans une cave ou à l’étage. » La lumière naturelle joue donc un rôle important. « Dans les endroits où les plantes dépérissent à cause du manque de lumière, les gens dépérissent aussi », assure Benoît Pelleriaux.

Avec Any Green, Benoît Pelleriaux a voulu passer de la théorie à la pratique. Il explique que chaque nouvelle mission est précédée d’une visite chez le client. « Si cela s’avère nécessaire, nous mesurons l’intensité lumineuse. En fonction de cela, nous choisissons la plante : une qui a besoin de beaucoup de lumière ou une qui peut tolérer davantage d’ombre. »

Une attention pour l’entretien

Une grande partie de la sélection dépend d’autres facteurs. Benoît Pelleriaux accorde par exemple une attention particulière à l’entretien. « Comment les végétaux seront-ils entretenus et qui s’en occupera ? C’est une question cruciale. Dans la plupart des bureaux, les employés ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper de l’entretien des plantes. Il y a donc un risque que celles-ci ne survivent pas, à moins que quelques ‘doigts verts’ ne s’en occupent personnellement. L’arrosage est particulièrement problématique : soit personne ne le prend en charge, soit tout le monde donne régulièrement un peu d’eau à la plante parce qu’on pense qu’elle en a besoin. Dans le premier cas, la plante se fane, dans l’autre, elle devient une sorte de plante de marais… »

Des murs végétaux

Une autre facette de la végétation intérieure réside dans les murs végétaux. « L’important est qu’il y ait une répartition uniforme de la lumière sur l’ensemble du mur et que les techniques (l’évacuation et l’alimentation en eau et l’électricité) se situent à proximité, pour garantir un arrosage automatique », précise Benoît Pelleriaux. « Nous pouvons aussi proposer d’autres systèmes en circuit fermé, principalement pour les rénovations. Il existe également des murs végétaux stabilisés, avec de la mousse récoltée dans les pays scandinaves. Cette mousse, qui est colorée par un processus écologique, est disponible en plusieurs couleurs, ce qui offre de nombreuses possibilités en matière de conception et de design. Ces murs végétaux sont actuellement très populaires : c’est une solution ‘tendance’ et économique qui nécessite peu d’entretien. »

En outre, Any Green distribue les murs végétaux artificiels Vista Folia. Pour Benoît Pelleriaux, « l’avantage de ces murs est qu’ils sont résistants aux UV ou au feu et peuvent être utilisés dans des endroits où les plantes vivantes ont peu de chance de survivre, ou lorsqu’on souhaite limiter les coûts d’entretien. Cette solution est économiquement très compétitive et offre de bons résultats. »

Un investissement à long terme

Un investissement dans la végétation au bureau est souvent un investissement à long terme. « Les gens changent de voiture de fonction plus vite qu’ils ne changent de jardinière. Nous voyons souvent des employés emporter leurs plantes lorsqu’ils déménagent », souligne Benoît Pelleriaux. C’est pourquoi Any Green offre également une garantie sur les plantes. Une équipe de 14 experts s’occupe de l’entretien quotidien de la végétation : arrosage, dépoussiérage et lutte contre les maladies éventuelles. « Et exclusivement avec des produits biologiques : quoi qu’il arrive, nous n’utilisons rien qui puisse être dangereux pour les personnes ou pour l’environnement », précise-t-il.

L’attention portée au rôle de la végétation dans un environnement (de bureau) n’intervient souvent qu’à la fin de la phase de conception, constate Benoît Pelleriaux. « Pourtant, le résultat sera meilleur si nous y réfléchissons à l’avance. La règle de base reste la suivante : les plantes naturelles ont besoin de lumière naturelle. » Parfois, Any Green doit aussi tenir compte du style de l’architecte du projet. « Certains architectes pensent de manière très minimaliste et estiment que la présence de plantes perturbe leur architecture. Heureusement, ce sont plutôt des exceptions. La plupart des architectes ont pris conscience de l’impact positif de la nature sur le cerveau humain. »