Défenseur des intérêts de l’architecture bruxelloise, le maître-architecte Kristiaan Borret ne fait cependant pas l’unanimité. Mercredi, il a fait l’objet de vives critiques au Parlement bruxellois. L’opposition MR l’accuse de favoritisme politique et le soupçonne d’avantager systématiquement des bureaux d’architecture flamands.
Viviane Teitelbaum (MR) a formulé de vives critiques sur le travail de Kristiaan Borret dans la commission Développement Territorial du Parlement bruxellois. C’est en tout cas ce que rapporte le media BRUZZ. Selon Viviane Teitelbaum, il accorde des missions à des amis architectes et ce sont systématiquement des bureaux flamands qui remportent les missions.
Les grands noms échouent
“Des petits bureaux flamands sont même choisis au détriment de grands bureaux internationaux. Il arrive que des maîtres d’ouvrage demandent à leur architecte si ça ne serait pas mieux de travailler avec un bureau flamand ou néerlandais. Ils demandent même systématiquement à leur architecte si il s’entend bien avec le maître-architecte », explique Viviane Teitelbaum. L’opposition fait état de chantage : selon elle, Kristiaan Borret aurait dit aux maîtres d’ouvrage « qu’ils auraient mieux fait de passer chez lui si ils voulaient avoir rapidement leur permis de bâtir. »
“Les maîtres d’ouvrage demandent même à leur architecte si ça ne serait pas mieux de travailler avec un bureau flamand ou néerlandais. »
Le maître-architecte estime que les accusations ne sont pas fondées. Selon une liste qu’il a lui-même publiée, il semble que le nombre de lauréats néerlandophones ait fortement chuté sous son mandat : de 28% sous le maître-architecte précédent, Olivier Bastin, à 25% sous son mandat. Les bureaux d’architecture francophones obtiennent plus de la moitié (60%) des missions, soit 13% de plus que pendant le mandat d’Olivier Bastin.
Faire bouger les choses
La critique virulente n’est pas étonnante, dit Kristiaan Borret à BRUZZ : « Il suffit que je secoue une fois le cocotier pour être critiqué. » Il se défend de sélectionner les bureaux sur base de procédures transparentes et objectives.
Kristiaan Borret se rend compte de la complexité de sa mission. En marge de la conférence de presse sur le nouveau projet RIVA le long du canal, il a laissé entendre que le progrès à Bruxelles était plus lent qu’espéré. « Mais ça progresse bien, et dans quelques années la zone du canal aura un tout autre aspect. »
La critique n’a pas été bien accueillie par d’autres partis. Arnaud Verstraete (Groen) trouve que le gouvernement bruxellois doit réfuter fortement ces accusations. Jef Van Damme (SP.A) accuse le MR : « Le MR a visiblement appris de la NVA. Si quelque chose ne leur plaît pas, ils en font directement un débat communautaire. Kristiaan Borret insuffle un vent nouveau et casse les idées reçues. Juste ce dont l’urbanisme bruxellois a besoin.