Surchauffes : un séminaire chaudement recommandé

Le 21 juin prochain, début de l’été, Bruxelles Environnement propose un séminaire sur les surchauffes, au pluriel. Car l’inconfort estival induit par une chaleur ressentie comme excessive à l’intérieur du bâtiment n’est pas qu’une question technique. L’usage futur du lieu a toute son importance. Ce séminaire sera l’occasion de remettre à plat une série de préjugés, voire de certitudes, afin que conception s’accorde avec utilisation.

 

Pour déjà lever un peu le voile sur le programme, nous avons interrogé Florence Grégoire, ingénieur projet au sein du bureau d’études écorce et coordinatrice du séminaire pour le compte de Bruxelles Environnement.

 

Chauffer la salle

La première partie de la matinée a pour objectif de mettre tout le monde d’accord sur un vocabulaire commun et de présenter les éléments qui agissent objectivement sur notre confort thermique. Chacun a sa propre interprétation de la surchauffe. En tant que professionnel, il faut pouvoir objectiver la question. Ceci se fera à l’aide d’un quiz interactif plutôt que de longs exposés théoriques.

Les apports solaires ne sont en effet pas les seules causes d’inconforts thermiques. Ceux-ci peuvent être occasionnés aussi par des apports internes (provenant des occupants et des équipements) et des problèmes de régulation des techniques.

 

Bien concevoir pour un meilleur confort estival

Si la surchauffe des bâtiments est aujourd’hui un sujet beaucoup plus brûlant que par le passé, c’est notamment parce que nous ne construisons plus comme jadis. Un exemple marquant est l’augmentation exponentielle des surfaces vitrées. A quoi faut-il faire attention lorsque l’on conçoit un bâtiment ? Un bureau d’études et un architecte présenteront le cas de deux écoles, dans lesquelles différentes solutions ont été mises en œuvre.

 

Quelle surchauffe acceptable ?

Pascal Lenormand, ingénieur et designer énergétique a publié un livre sur le sujet (Le design énergétique des bâtiments, éd. AFNOR). Il abordera le couple « bâtiment-usager », faisant le lien entre les interventions plus axées sur la conception et la suite du séminaire, davantage centrée sur l’utilisateur.

Pour Monsieur Lenormand, ce n’est pas le bâtiment qui consomme de l’énergie, mais le couple « bâtiment-usager ». Et c’est également ce couple qui définit un niveau de confort attendu. Limiter les surchauffes n’est donc pas du seul ressort d’un bureau d’études. Il faut interroger, sensibiliser et impliquer toutes les personnes concernées par le projet pour bien définir les attentes de chacun.  Plutôt que de dire « mon bâtiment ne surchauffe pas », il y aurait lieu de se demander à partir de quand et dans quelles conditions mon bâtiment peut surchauffer d’une manière qui reste acceptable.

 

L’utilisateur fait le beau temps,… ou pas

Suivront alors deux présentations centrées sur la phase d’occupation du bâtiment. La première intervention traitera d’une étude du CSTC (MEASURE) qui a analysé les problématiques de surchauffe sur un large panel de logements, au moyen de questionnaires de confort et de relevés sur place. Les conclusions ont débouché sur des recommandations de bonnes pratiques en termes de conception et d’occupation pour assurer le confort estival dans des habitations performantes. Florence Grégoire : « S’agissant de logements, l’idée est de proposer à l’occupant de gérer son confort via des moyens mis en place pour lui, qu’il comprend et peut utiliser à bon escient. Je suis nettement plus nuancée au niveau du tertiaire parce que le niveau de confort attendu et/ou la quantité d’apports internes sont parfois tels qu’il est difficile de se passer de systèmes plus complexes (free cooling, géothermie,…). »

La seconde présentation évoquera le cas de Greenbizz, bâtiment tertiaire pour lequel le bureau d’études Cenergie a accompagné les utilisateurs de la conception jusqu’à l’utilisation, et ce pendant toute une année de fonctionnement.

 

Participez !

Florence Grégoire conclut : « Le message que nous souhaitons faire passer est qu’une conception adaptée à son contexte et à ses utilisateurs permet de limiter les surchauffes et dans beaucoup de cas, de se passer de refroidissement actif (climatisation). C’est pourquoi il est important de dialoguer entre énergéticien, architecte et utilisateur pour définir le niveau de confort souhaité puis pour trouver ensemble des solutions adaptées à l’usage. »

Assurément, un séminaire qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte au vu des nombreux enseignements à en tirer… mais aussi peut-être pour tester comment le nouveau siège de Bruxelles Environnement gère la surchauffe, ce 21 juin. Vous trouverez le programme complet, les infos pratiques et le formulaire d’inscription sur le site de Bruxelles Environnement.

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