Un master en management territorial et développement urbain à Charleroi

Benoît Moritz : « Rien de comparable n'existait chez nous.  Avec le nouveau master, nous visons à former des gens qui vont, un peu à l’image du bouwmeester de Charleroi, travailler sur le développement des projets. En quelque sorte du développement immobilier, mais du côté des pouvoirs publics. De gens capables de développer des projets d’urbanisme sur une certaine échelle, qui maîtrisent tant les aspects de conception urbanistique, que les aspects financiers, d’économie de projet… Avec une connaissance des jeux d’acteurs, outils, instruments juridiques… » 

Bonne nouvelle donc pour les architectes, qui seront soit intéressés à titre personnel, soit qui pourront à terme se réjouir d’avoir en face d’eux des personnes compétentes pour faire avancer leurs projets.

Jeter des passerelles entre Bruxelles et la Wallonie

Le public visé ne se limite pas à la Wallonie. A Bruxelles ont en effet émergé de nouvelles institutions comme Perspective Brussels, le Bouwmeester, la SAU, … Une telle démultiplication des acteurs de la ville requiert de disposer des personnes formées au métiers du développement urbain. Benoît Moritz : « Il fut un temps où on devait aller chercher ces profils… en France. Avec le master, nous essayons de donner un cadre de formation à ce métier tout neuf. De plus, la formation devrait permettre de jeter des passerelles entre Wallonie et Bruxelles, dans les deux sens, ce qui manque cruellement aujourd’hui. Pour que les Wallons apprennent des Bruxellois sur la question du développement urbain, et qu’inversement, les Bruxellois apprennent des Wallons par exemple sur la question de la reconversion économique, où l’on voit qu’une dynamique très intéressante s’est mise en place à Charleroi avec le plan CATCH, pour ne citer qu’un exemple. Les Bruxellois ont la fâcheuse habitude de regarder ce qui se fait à Paris et aux Pays-Bas, mais pas en Wallonie. » Indirectement, la formation pourra d’ailleurs profiter des expériences que Benoît Moritz, en tant que praticien, a accumulées dans les deux régions.

Pour ne plus réinventer l’eau chaude à chaque fois

Benoît Moritz : « En étant dans le jury FEDER, je me suis rendu compte que chaque ville wallonne réinventait l’eau chaude. Mons, Verviers et Tournai connaissent ainsi le même problème avec leurs commerces au centre-ville, et chaque ville vient avec ses propres solutions au lieu d’apprendre de ce que les autres font ou ont déjà fait. La formation pourrait d’ailleurs déboucher à terme sur un centre d’expertise sur le développement urbain dans les villes wallonnes, à l’instar de ce qui existe déjà en Flandre. Le site internet de cette initiative est une ressource très intéressante dans le domaine, par le partage des expériences des différentes villes. En Wallonie, ce qui se fait à Seraing en terme de redynamisation vaut assurément le détour, mais reste inconnu des Tournaisiens.

Concrètement, je coordonne notamment un séminaire consacré aux outils juridiques du développement urbain, en réalité une série de conférences et de séminaires. Je vais inviter des acteurs de toute la Wallonie (SPAQuE, ERIGES, Charleroi Bouwmeester, CATCH, ...) et de Bruxelles (Bouwmeester, Perspective Brussels, Citydev, ...) à présenter ce qu’ils font, à partir d’un projet concret, et expliquer les outils juridiques qu’ils utilisent pour mettre en œuvre leur projet. L’idée de ce cours est donc d’arriver à une vue globale sur les outils juridiques du développement urbain en Wallonie et à Bruxelles, à travers l’expérience des acteurs de terrain. »

Intéressé(e) ? Vous trouverez le programme de cours et toutes les infos pratiques sur le site de l’ULB. Les cours débutent fin du mois et se donneront les jeudis en vendredis, parfois en soirée.