A l’Université de Mons, la rentrée académique 2019 a notamment été marquée par l’inauguration d’un projet exceptionnel à plus d’un titre : celui de la rénovation de l’ancien cloître et de la chapelle des Visitandines pour en faire une bibliothèque et un espace d’exposition. Un chantier de grande ampleur, mené avec les techniques et matériaux les plus modernes dans le respect du patrimoine. Acoustique et esthétique ont été particulièrement soignées, et ce afin d’offrir aux étudiants et visiteurs toute la sérénité qui sied à ce type de bâtiment. Architectes et entreprises ont mobilisé tout leur savoir-faire pour assurer un parachèvement quasi entièrement réalisé avec les produits Knauf.
Pour Emmanuel Ramirez-Mauroy, architecte spécialisé en restauration patrimoniale travaillant au sein de l’Atelier d'Architecture & d'Urbanisme Dupire & François (Mons), il s’agissait d’un gros chantier, raison pour laquelle celui-ci fut mené en association avec l’Atelier de l’Arbre d’Or (Namur-Bruxelles). Chacun des deux bureaux s’est concentré sur un volet du projet, le bureau montois travaillant essentiellement sur la chapelle et les éléments conceptuels de la salle de lecture de la bibliothèque, où une impressionnante structure métallique blanche s’élève vers une verrière tel l’Arbre de la connaissance.
À l’Atelier de l’Arbre d’Or (Namur), les architectes en charge du projet, Jean-Pierre Wargnies, associé, et Thomas Counet, chef de projet, se sont occupés de l’étude de la bibliothèque. Celle-ci s’articule autour de l’atrium central, dont les galeries permettent de distribuer sur deux étages les différentes salles de lecture et d’entreposage d’ouvrages ainsi que les salles de formation et les bureaux du personnel. Le sous-sol est dédié, en façade nord du bâtiment, à l’accueil des étudiants avec cafétéria, tandis que les locaux enterrés comprennent les locaux techniques entourant une salle d’archivage avec compactus. L’étage sous toiture abrite des locaux avec rayonnages ainsi que des techniques. La rénovation comprend également la création d’une salle de réunion pour les Conseils d’Administration de l’Université ainsi que les façades et toiture de l’aile de bureaux dédicacée au Rectorat.
Pour l’architecte montois, même si l’intérieur de la chapelle n’est pas classé au patrimoine, il convenait avant tout de préserver l’impression de grandeur, de hauteur et de profondeur qui frappe le visiteur. On comprend donc pourquoi aucune cloison ne vient couper les plateaux dans la profondeur et pourquoi des percements ont été réalisés dans les planchers aux étages, offrant des vues sur toute la hauteur tout en faisant pénétrer généreusement la lumière jusqu’au rez-de-chaussée.
En dehors de ce travail sur les espaces, le défi majeur fut plutôt d’ordre technique. Emmanuel Ramirez-Mauroy : « La complexité vient des lieux. Il s’agit de s’approprier un espace qui n’a pas été prévu au départ pour être une bibliothèque ou un espace d’exposition et ensuite y intégrer toutes les techniques spéciales dont on a besoin de nos jours. »
Thomas Counet : « Pour atteindre les exigences de l’Université en matière de température et d’hygrométrie sans devoir trop augmenter l’impact des techniques dans la bibliothèque, nous avons dû isoler l’ensemble de la bibliothèque par l’intérieur, avec un complexe de contre-cloisons en plaques de plâtre pour lequel il a fallu être particulièrement attentif à la continuité du pare-vapeur. »
Emmanuel Ramirez-Mauroy : « À l’UMons, tout évolue très vite. Au départ, nous avions prévu dans la chapelle un plafond acoustique non démontable. Les représentants de l’Université nous ont alors expliqué qu’ils auraient régulièrement besoin de tirer de nouveaux câbles, modifier les réseaux, … afin de toujours rester à la pointe de la technologie. Nous avons donc opté pour des plafonds démontables mais sans nuire à l’esthétique. Nous ne voulions en effet pas d’inélégantes trappes de visite qui auraient cassé l’effet monolithique que nous souhaitions pour les plafonds. C’est ainsi que nous avons opté pour les plaques de plâtre perforées Danoline de Knauf. » Dans leur version ‘Contur D plus Unity III’, ces plaques sont non seulement montées de façon totalement invisible sur une structure T24, mais présentent également des perforations continues jusqu’au bord de la dalle, permettant d’obtenir ce fameux effet monolithique.
Dans le cloître par contre, c’est plutôt une trame mixte de bandes continues et perforées qui permet de traiter le faux-plafond intégrant les techniques au R+1, les trappes de visite étant discrètement intégrées dans la partie pleine. Un décaissé sur tout le pourtour du cloître a permis d’éviter la mise en place de bouches d’extraction peu esthétiques en privilégiant une reprise des fumées plus discrète. Pour ce faire, des suspentes Nonius ont dû être utilisées. On retrouve également des plaques démontables Danoline au niveau du sous-sol où il était nécessaire de dissimuler une imposante nappe de tuyaux et conduits tout en les maintenant accessibles dans le futur.
Toujours pour assurer une acoustique optimale, des plaques perforées Knauf ont été utilisées pour réaliser le fond du mobilier intégré de bibliothèque présent sur tout le pourtour du cloître.
Toujours dans l’optique de masquer totalement la structure des plafonds au regard, il a fallu à l’entreprise de plafonnage déployer des trésors d’ingéniosité pour la finition des bords le long des murs et des percements (puits de lumière). Ainsi, pour remplacer les habituelles cornières entre les bords du plafond et les murs, l’entrepreneur a travaillé avec des morceaux de plaques pleines. Mauricio Soares Da Silva, gérant de l’entreprise de plafonnage Ecuabrazil : « Tout est emboîté de façon invisible, avec un calepinage précis au millimètre près étant donné l’ancienneté et donc l’irrégularité du bâtiment. Quant aux puits de lumière dans le plancher aux étages de la chapelle, j’ai adapté chaque fois l’angle des quatre côtés pour n’avoir au final que des dalles entières. »
Quant au plafonnage des murs avec des enduits classiques Knauf, il a lui aussi demandé beaucoup d’attention en raison de l’ancienneté des murs, dont les briques s’effritaient par endroit. Il a donc d’abord fallu les renforcer avec un treillis en fibre de verre et un cimentage avant de plafonner. Le résultat vaut le détour : les bâtiments rénovés resplendissent d’une blancheur immaculée, jusque dans le mobilier en Corian spécialement conçu pour le projet.
On retrouve ce même sens du détail au niveau de la protection au feu de la charpente dans les combles. « Nous y avons réalisé un resserrage Rf, avec des plaques de résistance au feu de chez Knauf pour arriver à une résistance au feu de 60 minutes. S’agissant d’une charpente protégée au patrimoine, il fallait habiller chaque ferme individuellement. Le travail réalisé est impressionnant. Pour moi également, ce projet est une belle vitrine. »