J'ai appris l'organisation, il y a quelques jours, des Journées de l'architecture en santé à Tour & Taxis. L'occasion pour moi de ressasser tous les sentiments par lesquels je suis passé ces derniers temps pour avoir fréquenté, à mon corps défendant, différents endroits où l'on prodigue des soins sans toujours s'embarrasser de l'enveloppe. Je veux bien entendu ici parler de l’enveloppe architecturale.
Pour être passé à maintes reprises par ce boulevard encombré et assourdissant qu'est l'hôpital Erasme (à qui je dois néanmoins de fiers services ; en passant, merci au Docteur Schulman qui y a sauvé ma fille en 2003), et pour avoir fréquenté plus récemment ce gros nouveau village paisible qu'est le CHC Mont Légia à Liège, avec ses patios, ses différentes ailes aménagées pour éviter cette impression de flux et de reflux de patients, son ambiance feutrée etc., je peux vous assurer que, définitivement, oui, l'architecture a un gros impact sur le bien-être du patient et donc, sur son rétablissement, dès lors que l’on sait désormais que le bien-être agit de manière positive sur toutes les composantes du corps.
Evidemment, encore faut-il que les ressources humaines marchent dans les traces de l'architecture. Et que le personnel administratif, infirmier et que les docteurs mettent le patient en confiance, qu’ils le rassurent, qu’ils mettent tout en œuvre pour ne pas ajouter de l'insécurité matérielle à l'insécurité liée à ce qui amène le patient à l'hôpital. À cet égard, je dois l'avouer, les choses ne sont pas encore idéales. Sans doute les infirmières et les médecins ont-ils encore besoin d'un peu de temps pour que la "magie" de l'architecture opère. Ceci étant dit, pour en revenir au sujet qui nous occupe, bravo assar architects pour cette réalisation liégeoise qui dégage à la fois une impression de force (le bâtiment est massif) et de calme. À seulement deux kilomètres de l’hyper-centre de Liège, le pari était risqué, mais je puis vous dire qu’il est gagné. Pour conclure, je dirais qu’un peu comme un traitement au long cours qui prendrait du temps et s'attaquerait aux racines du mal plutôt qu'aux symptômes, suivons l’exemple d’assar architects. Et engageons les établissements de santé dans une autre voie que celle de l’architecture Dafalgan.